« Once upon The Wolf…»
« S’il n’existait point d’animaux, la nature de l’homme serait encore plus incompréhensible. » Buffon
Ce n’est pas tant l’idée de fictionner qui transparaît dans mon approche plastique mais bien plutôt l’idée d’user des images (cinématographiques, littéraires ou artistiques) constituant mon imaginaire pour aborder des questions symptomatiques plus violentes. Le tout à travers de nombreuses recherches textuelles et iconographiques tant historiques, philosophiques, mythologiques, scientifiques, éthiques, qu’artistiques.
« Il ne s’agit pas d’exorciser quelque chose de précis, mais de libérer des images, des visions, de relayer l’imaginaire par des images ». Tim Burton.
L’un des aspects de mes préoccupations plastiques, concernant le jeu d’attraction /répulsion entre l’être humain et l’animal mais également entre les matériaux eux-mêmes, se traduit par une pratique sculpturale, ancrée dans la « tradition d’atelier », avec une profonde implication et confrontation à la matière.
Le thème abordé est plus facilement traité par le biais d’hybridations, de chimères ou tout autre forme liant organique et mécanique.
En s’appuyant sur des évocations légendaires de bêtes mythiques, certaines hybridations deviennent l’incarnation de nos peurs et de nos angoisses. Les hommes ont toujours eu tendance à se servir des bêtes pour stigmatiser leurs erreurs, les monstruosités tant sociales que politiques.
Dans toute forme d'imagerie mythologique ou bien dans les contes, les animaux sont une sorte de personnification, une projection de nos comportements. L'animal, parfois perçu comme le substitut de la peluche, parfois comme une arme, me permet d’aborder les limites de la fracture entre l’homme et l’animal.
L’utilisation de la figuration animale (d’une partie ou d’un tout) trouve également son intérêt dans le potentiel de dangerosité incluse dans ces formes et qui met à jour l'agressivité constitutive de notre propre nature humaine. Cela me permet aussi de sensibiliser le spectateur à toute une problématique d’ordre écologique et environnemental en incorporant des collages dans mes sculptures et peintures, sorte de reflets de nos actions envers la Nature.
Comment certaines formes peuvent renvoyer à différents imaginaires, à une véritable thématique personnelle, du poétique à l’horreur ? Comment peut-on interroger leur plausibilité autre qu’à travers une mise en situation dans la nature ?
Entre mythologie et réalité sociétale, entre classicisme et contemporanéité, où se situent les limites de la fracture entre l’homme et l’animal ?
Références artistiques, littéraires et cinématographiques: Louise Bourgeois, Kiki Smith, Jana Sterback, Hélène Chadwick, Rebecca Horn, Barbara Hepworth, Mathew Barney, Ian Fabre, Anish Kapoor, Brancusi, Cathy de Monchaux, Lynda Bengalis (« Parenthesis » 1975), Eva Hesse, Claude Cahun, Oleg Kulig, Annette Messager, Jeff Koons, Installation d’Ivan Kafka « From Nowhere to Nowhere » pour la biennale de Venise 2000. William Blake, Edgar Allan Poe, Oscar Wilde, Hitchcock, David Cronenberg, Tim Burton, Hayao Miyazaki, Jean-Pierre Jeunet, Christophe Gans, James Cameron…